Opérée d’une tumeur cancéreuse du sein le 20 août dernier, je suis dirigée vers l’oncologue de l’hôpital qui m’explique tout le processus d’un long et douloureux traitement. On doit commencer très rapidement. Je panique car je veux absolument aller prier Marie à Lourdes avec mes amis de LCE 89 ; pour moi, c’est vital. Angélique qui m’accompagne à ce rendez-vous explique cela au médecin. Il est donc décidé que la chambre à chimio me sera implantée la veille de notre départ et que la première chimio aura lieu le lendemain de notre retour.
C’est donc équipée d’un boîtier et d’un gros pansement qu’enfin, je pars à Lourdes.
Durant la première partie de mon séjour, des sentiments contradictoires m’assaillent : la peur (ce n’est pas mon premier cancer), la colère, l’abandon, l’angoisse de la solitude… Cependant, isolée de mon groupe, en fauteuil, parmi des centaines de malades, je réfléchis et, surtout, je prie pour ma sœur, touchée par la maladie qui nous a quittés au printemps dernier et, bien sûr, pour ma guérison.
Le vendredi 21 Septembre, soutenue par Angélique, ma marraine, je reçois l’onction des malades. Au moment où le prêtre prend mes mains dans les siennes tout en me parlant, un énorme bouleversement s’opère dans mon esprit : Marie notre mère a entendu mes prières, elle est là, près de moi et elle restera à mes côtés durant mon combat. Dès lors, je me sens libérée de mes angoisses, je ne suis plus seule, bien décidée à me battre de toutes mes forces contre la maladie.
A ce jour, j’ai déjà eu huit séances de chimio avec les effets secondaires que l’on connaît et, bien que parfois, très fatiguée, au bord de l’évanouissement, j’ai un moral d’acier car, à chaque souffrance que la maladie m’impose, Marie est près de moi et me soutient.
Chaque jour, je fais à Marie la promesse d’aller la remercier au prochain pèlerinage en 2019.
Après mon marathon de traitement je me remets au « travail » pour LCE. Outre la trésorerie de la délégation de l’Yonne, je confectionne avec quelques autres pèlerins des petits objets pour les malades de l’accueil, les enfants et quelques malades. C’est un moyen de penser toute l’année au sourire de chacun et chacune en recevant ce petit présent mais aussi un tisser un lien avec les pèlerins qui les « collectionnent ».
Martine « Madame Piscou de LCE89 »