Fin novembre nous quittait le père Patrice Pauliat sans que LCE 87 puisse, à cause de la pandémie, fêter les 35 ans de notre délégation. Nous avions discuté ensemble de cet événement, et si son état de santé le lui avait permis, il nous aurait sans doute rejoint pour un temps de partage. C’est en effet lui qui, ayant répondu favorablement à l’appel des Lourdais est à l’origine de notre délégation. Il était alors aumônier de l’hôpital et devait pour le diocèse mettre en place la Pastorale de la Santé. C’est avec émotion et reconnaissance que nous l’avons accompagné dans cette Abbatiale de Solignac.
Je laisse le soin à Caroline, aumônier du CHS Esquirol de dire ce qu’il représente pour ceux à qui il a fait confiance.
Patrice.
Toi le frère, l’ami, l’aumônier, le pasteur compagnon de route sur nos chemins d’Emmaüs ;
Non seulement tu as su être celui qui écoute, accueille, console, montre l’Espérance dans une langue que chacun pouvait comprendre, non seulement offrir la qualité rare d’une présence pure à chacun, avec ton amitié indéfectible… mais tu savais aussi nous aider à « chercher et trouver Dieu en toute chose » comme ton cher Saint Ignace de Loyola.
Je me souviens du cadeau de ton regard plein de douceur, de ton visage en me réveillant en soins intensifs en 1999…plus tard tu m’avoueras ta veille en prière à mes côtés pour que je vive. Comme moi, nombreux sont ceux et celles dont tu as essuyées les larmes à l’Hôpital, tenu la main en silence, nombreux et reconnaissants, les soignants que tu as écoutés ou éclairés dans leurs pratiques, familles et malades guidés à l’heure de choix impossible et douloureux, accompagnés au portes de la Vie, entourés d’une tendresse de père et de délicatesse infinie. Et les laïcs auxquels tu auras appris à se faire proche au chevet du malheur de frères et sœurs inconnus. Par toi, j’ai appris avec eux comme l’écrivait Paul Baudiquey, que « Le lieu précis de la blessure devient celui de la présence : Dieu s’y offre à nous à travers des présences aussi réelles, aussi fragiles, aussi incontournables que vous et moi » (commentaire de l’Évangile du bon samaritain)
Combien encore nous souviendrons-nous de ta passion pour nous transmettre la Bonne Nouvelle, nous la faire comprendre, nous faire grandir humainement et spirituellement, réfléchir, sans tricher avec la complexité du réel, donner des repères dans les difficultés, une boussole pour naviguer dans les tempêtes ou l’absence de vent, discerner les signes des temps, chercher une vie heureuse, mais ne pas nous tromper dans notre quête – ensemble– du bonheur et de la sainteté, et, toujours, toujours : aimer l’Eglise. Nous encourager inlassablement… à humaniser les désastres insensés de la vie, à ne plus avoir peur… ni de nous ni du monde, à devenir des chrétiens libres et joyeux. Avec tes contemporains Xavier Thévenot et Véronique Margron, nous avons découvert et aimé la théologie morale et l’Evangile comme chemin d’une vie heureuse, féconde…
Depuis ton accident, ta voix nous manque pour nous éclairer face aux mutations rapides de notre monde… mais tu as semé en nous des outils solides pour avancer, il faut continuer la route et ne pas oublier nos cœurs tout brûlant. Le monde nous attend.
Le 22 novembre 2021. Abbatiale de Solignac. Pour Patrice PAULIAT.
Marie-Caroline de Surgy.
3 Responses
Quel bel hommage au père Pauliat, dans ces paroles je le connais sans l’avoir rencontré. Je lui fais confiance pour continuer dans l’au delà ce qu’il a commencé ici bas avec vous.
Merci pour ce témoignage de vie, d’humanité et de fraternité : l’évangile au quotidien : « chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ».
Quel magnifique témoignage ! Rendons grâce a cette personne qui a su entendre et aimer. Merci Seigneur
Jocelyne