En ce samedi radieux du 21 du mois de Marie, nous sommes une quarantaine de pèlerins en route vers Chartres, conduit par notre sympathique chauffeur Jean-Frédéric. Cette belle journée qui s’annonce fût préparée par Marie-Laure. Nous pensons fort à elle qui est restée se reposer.
Marie va être omniprésente et nous porter tout le long de ce pèlerinage. Début avec la prière de Notre Dame de Chartres qu’Anne, notre déléguée, nous lit dans le car.
« Ô Notre-Dame de Chartres, ma Mère et ma Souveraine, avec quel bonheur je me prosterne à vos pieds ! Nul ne peut dire tous les prodiges que vous opérez chaque jour en faveur des âmes qui vous invoquent ; aussi quelle confiance, quel amour anime tous vos enfants ! »
Arrivés sur place, notre guide Bernard, nous accueille. Il est heureux de nous partager ses origines mancelles, et animé du désir de nous amener à Marie et à l’espérance que nous affichons tous avec nos foulards vert et blanc LCE.
Nous commençons par la façade de la cathédrale et ses deux tours dont les flèches sont très différentes, par leur taille 115 et 105 m, leur date de construction (1130 et 1136) et leur réalisation, celle de gauche a été refaite en 1506 et explique leur différence. Cette belle cathédrale juxtapose plusieurs époques.
Le portail royal date de 1150, comporte trois portes, rappelant la trinité, est la partie romane la plus ancienne ayant échappé à l’incendie de 1194. La rosace au dessus date du 13ème siècle est inscrite dans un carré. Le rond symbole du ciel dans un carré symbole de la terre signifie l’incarnation.
Nous nous approchons et découvrons les détails des trois tympans au dessus des portes. Celui de droite représentant l’incarnation, celui de gauche l’ascension, et celui du milieu la parousie. En résumé Jésus descend, Jésus monte et Jésus revient. Chacun d’entre eux comporte nombre de petits détails très instructifs.
Ensuite nous admirons à l’intérieur les vitraux au dessus du portail où la couleur bleue (bleu de Chartres) domine. Les trois vitraux forment une vraie bande dessinée qui raconte le lignage de Jésus (arbre de Jessé), la vie de Marie et la passion.
Le temps presse; Bernard nous explique le symbole du fameux labyrinthe, symbole de l’espérance. Le labyrinthe symbolisant les épreuves qu’il faut traverser pour aller vers le salut. Dans le chœur nous admirons des œuvres de Gudji : l’ambon, la croix et le baptistère.
Nous découvrons ensuite le magnifique tour du chœur réalisé en pierre de Tonnerre, datant du 16ème siècle, fraichement rénové. Quarante scènes de la vie de Marie finement sculptées, (en 200 ans!). Arrêt sur la scène de la visitation, où la rencontre des deux cousines enceintes est très touchante par l’humilité que dégage tout particulièrement l’attitude révérencielle de Marie face à sa cousine Elisabeth.
Nous poursuivons notre visite sur les pas de Marie avec la relique de son « voile »: beaucoup de questionnements… peu importe, pour notre Bernard, ce qui compte c’est que cela a mis en route depuis des siècles des multitudes de personnes vers Marie.
Nous finissons à l’heure de l’Angelus devant la statue de Notre Dame de Chartres pour chanter Marie en priant pour tous nous frères et soeurs malades, avant d’aller pique niquer dans la salle de la nativité à quelques pas de la cathédrale.
A 14h00 Jean-Frédéric notre chauffeur nous dépose au séminaire des barbelés, où une autre figure, témoin d’une immense espérance nous attend : l’Abbé Franz Stock.
Une citation de celui-ci nous accueille « Aux yeux de Dieu, il n’y a ni anglais, ni français, ni allemands, il n’y a que des chrétiens ou tout simplement des hommes. »
Isabelle nous conte en détails l’histoire des bâtiments et celle de l’abbé Stock.
Originaire de Paderborn ( tiens… encore un lien avec le Mans jumelé avec Paderborn depuis le 9ème siècle), ainé de 9 enfants, passionné par la France, Franz Stock accompagna au peloton d’exécution au mont Valérien des centaines de prisonniers français à Paris pendant la seconde guerre mondiale, pour ensuite créer le séminaire des barbelés à Chartres pour des prisonniers allemands poursuivant ainsi des études interrompues par la guerre jusqu’en 1947. Il a voué sa vie à ces jeunes,
et ainsi plus de 600 prisonniers sont devenus prêtres. Il a ainsi œuvré à la réconciliation franco-allemande.
Il reste plusieurs grands bâtiments de ce camp avec la chapelle où l’Abbé a peint des fresques.
Isabelle nous cite une anecdote à son sujet : quand le nonce Roncalli futur pape Jean XXIII a fait remarquer à l’Abbé Franz Stock qu’il manquait le Christ sur la croix, ce dernier lui rétorqua qu’il était ressuscité depuis longtemps.
A côté de la chapelle, nous faisons une photo de groupe. Dans un coin, des cartons prêts à partir pour l’Ukraine. Cette juxtaposition entre mémoire et actualité nous saisit : la guerre toujours mais la solidarité aussi. Nous quittons ce lieu d’autant plus touchés, que nous savons pour certains d’entre nous dans notre chair, et dans nos cœurs, ce que peut-être la souffrance et la tentation parfois du découragement, et parfois même du désespoir. Une magnifique leçon de vie, de foi, de confiance, transmise par des personnes généreuses, dévouées et porteuses de cette espérance vivante.
Durant le trajet du retour nous rendons grâce pour cette belle journée, sous le regard de Marie (Anne nous lit la prière de Saint Bernard) avec, au fond de nous, une énorme reconnaissance pour nos deux guides.
En la suivant, on ne dévie pas.
En la priant, on ne désespère pas.
En pensant à elle, on ne se trompe pas.
Si elle te tient par la main, tu ne tomberas pas.
Si elle te protège, tu ne craindras pas.
Si elle est avec toi, tu es sûr d’arriver au but.
Marie est cette noble étoile dont les rayons illuminent le monde entier,
dont la splendeur brille dans les cieux et pénètre les enfers.
Elle illumine le monde et échauffe les âmes.
Elle enflamme les vertus et consume les vices.
Elle brille par ses mérites et éclaire par ses exemples.
Ô toi qui te vois ballotté au milieu des tempêtes, ne détourne pas les yeux de l’éclat de cet astre si tu ne veux pas sombrer.
Si les vents de la tentation s’élèvent, si tu rencontres les récifs des tribulations, regarde l’étoile, invoque Marie.
Si tu es submergé par l’orgueil, l’ambition, le dénigrement et la jalousie, regarde l’étoile, crie Marie.
Si la colère, l’avarice ou les fantasmes de la chair secouent le navire de ton esprit, regarde Marie.
Si, accablé par l’énormité de tes crimes, confus de la laideur de ta conscience, effrayé par l’horreur du jugement, tu commences à t’enfoncer dans le gouffre de la tristesse, dans l’abîme du désespoir, pense à Marie.
Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu’il ne quitte pas ton cœur et pour obtenir la faveur de ses prières, n’oublie pas les exemples de sa vie.
Saint Bernard (1090-1153),
Sur les gloires de la Vierge Marie,
Homélie II, 1
2 Responses
Merci Anne et à toute l’équipe de la délégation de la Sarthe pour nous faire partager de manière très concrète et priante votre journée de pèlerinage à Chartres.
Bravo à tous.
Amitiés. Pierre Haab
Superbe reportage avec photos et claires explications , je te reconnais Anne , je vous dis à bientôt en septembre
Chantal 51