« Bernadette est promue messagère de l’Immaculée, cette petite jeune fille, plus jeune que le péché. Pèlerins de Lourdes, nous sommes envoyés nous aussi, investis par le souffle de l’Esprit créateur. (….) Partout peuvent surgir ces fraternités évangéliques disant à notre terre la présence et la bonté de Dieu », souligne le Père André Cabes, recteur, dans le magazine du Sanctuaire « Les merveilles de Lourdes ». Une lecture qui, au fil des pages, permet de comprendre la beauté du lieu qui s’appuie sur l’essentiel : « Dieu est charité ». A Lourdes, la grâce transforme les cœurs et ce qui se vit au Sanctuaire est pour beaucoup « le Ciel sur la Terre ».
Les pèlerins de Lourdes aimeront aussi suivre les clés données dans le fascicule intitulé : « Le Magnificat de l’Espérance » ; il rassemble des prières, des courtes catéchèses et la présentation du chemin du Magnificat à travers quatre étapes (rendez-vous à la Vierge Couronnée, avant de rejoindre la croix du calvaire breton, de s’arrêter au service des personnes handicapées et de leurs familles (OCH), puis de découvrir l’Accueil Notre-Dame, après être passé devant le bureau des constatations médicales et de la chapelle des confessions).
Afin d’approfondir le thème pastoral, le Sanctuaire propose aussi de suivre le chemin de croix et de consolation, accueillant spécialement la prière des parents qui ont eu la douleur de perdre un enfant, que cela se soit produit avant la naissance,volontairement ou pas, ou plus tard, en raison d’un accident ou d’une maladie. Autant de drames qui sont confiés à Marie avec la possibilité pour les personnes affligées de laisser sur place le nom de l’enfant perdu.
Découvrir le Sanctuaire, c’est entrer dans une démarche ouverte, confiante : celle de se savoir pauvre devant Dieu et Marie. C’est aussi savoir remercier et rendre grâce pour tous ces temps de partage que l’on vit en communion les uns avec les autres. Le messagede Marie est aussi celui de la conversion, qui nous invite à nous laisser conduire et transformer par l’Esprit du Seigneur.
Dans les documents édités cette année par le Sanctuaire, on pourra lireune présentation de ce lieu béni : « Lourdes est ce lieu unique au monde où sont ‘exposés’ les plus misérables, les souffrants, qu’habituellement on cache et on ne veut pas voir, parce qu’ils nous montrent nos fragilités, nos faiblesses, nos handicaps… Mais ici ces blessures deviennent des portes de lumière par la grâce d’un regard qui ne juge pas, et qui aime. Le fruit de notre démarche du pèlerinage pourrait être un renouvellement du regard, qui apprend à aimer et à faire exister. »
Le jeudi 2 février, une conférence de presse s’est déroulée au Sanctuaire en présence du Père Cabes, recteur, de Thierry Lucereau, directeur des opérations et de Mathias Terrier, directeur du pôle communication du diocèse de Tarbes et Lourdes. Parmi les thèmes évoqués, les intervenants ont noté le prochain grand rendez-vous de Lourdes, avec la journée mondiale des malades, fêtée le 11 février. Il s’agit de la 25e journée, et pour marquer l’événement, le cardinal Pietro Parolin sera le représentant officiel du Pape François au Sanctuaire. Du 10 au 13 février, un colloque international sera aussi organisé sur le thème : « Le Magnificat, cantique de l’Espérance. »
Pour le Père Cabes, l’Eglise est bâtie sur le miracle de la rencontre, comme cela s’est produit entre Marie et Bernadette. Une Eglise universelle que chacun est appelé à construire. Une Eglise où chacun est « appelé par son nom ». « L’Eglise rassemble des gens qui n’ont rien en commun ; ni l’âge, ni la couleur de peau, ni leurs conditions de vie ou de santé, ni leurs origines, ni encore leurs opinions politiques. Mais chacun est là, chacun est convoqué. » De la même manière, le Père recteur poursuit : « A Lourdes, et aussi dans notre société, on doit respirer un autre air : un air d’humanité. La Bonne Nouvelle nous est donnée ; chaque génération est chargée de la répandre autour de soi. La Vierge Marie continue de faire des miracles. Nous n’avons pas le droit de déserter. Nous sommes tous appelés.»
Parmi les autres sujets évoqués, ont été rappelés des initiatives mais aussi des réalités à même de montrer la vitalité du Sanctuaire : ouverture plus grande aux pays de l’Est, notamment à la Pologne ; pérégrination des reliques de sainte Bernadette en Italie ; une offre pastorale présentée sous forme d’un semainier afin de répondre aux attentes des visiteurs d’un jour ; organisation d’événements pour les familles ; collaboration avec le sanctuaire de Fatima, à l’occasion de son centenaire ; 20e anniversaire de l’Accueil Notre-Dame.
La conférence de presse a permis aussi de donner quelques indications chiffrées sur la présence des pèlerins à Lourdes. Les pèlerins viennent pour moitié de manière individuelle, seuls, en groupe ou en famille ; l’autre moitié fait partie intégrante de pèlerinages organisés. Les nationalités les plus représentées sont la nationalité française pour 47%, italienne pour 19%, espagnole pour 7%, de l’Asie du Sud-est pour 4%. Viennent ensuite la Grande-Bretagne, l’Irlande, la Belgique, l’Allemagne, l’Europe de l’Est, l’Amérique du Nord, les Pays-Bas, la Pologne, la Suisse, le Portugal, et l’Amérique du Sud.
Nul n’ignore les difficultés financières du Sanctuaire, dues à deux facteurs conjoints : la baisse des recettes, la hausse des dépenses. Des efforts sont faits pour réduire le déficit du Sanctuaire. Trois axes ont été mis en lumière : revenir à l’équilibre financier ; revoir l’organisation du Sanctuaire pour la moderniser et améliorer l’accueil des pèlerins ; aider le Sanctuaire à diversifier ses offres, tout en conservant sa culture d’accueil. Si la situation économique reste fragile, des efforts sont fournis pour rationaliser l’organisation du Sanctuaire et réduire les dépenses, tout en comptant aussi sur la générosité et la fidélité de ses donateurs. Enfin, au niveau de la fréquentation, on peut noter la hausse de 4, 2% de pèlerins enregistrée en 2016.
Béatrice Rouquet.
