La maladie, la souffrance et le sacrement, signe de l’Eglise
« Quelqu’un parmi vous est malade ? Qu’il appelle les presbytres de l’Eglise, et qu’ils prient sur lui après avoir oint d’huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient, et le Seigneur le relèvera. S’il a commis des péchés, il lui seront remis »
(Jacques 5,13 à 15)
« Dans l’Onction des malades, la matière sacramentelle de l’huile nous est offerte, pourrait-on dire, « comme un remède de Dieu… qui à ce moment nous assure de sa bonté, nous offre force et consolation, mais qui, en même temps, au-delà du temps de la maladie, nous renvoie à la guérison définitive, à la résurrection ».
(message du Pape Benoît XVI
à l’occasion de la XXe journée mondiale du malade (11 février 2012)
L’huile est le symbole de l’Esprit Saint et, en même temps, elle nous renvoie au Christ. (…) Plus nous sommes unis au Christ, plus nous sommes remplis de son Esprit, de l’Esprit Saint. (…) Nous nous appelons «chrétiens»: «oints» – personnes qui appartiennent au Christ et pour cela participent à son onction, sont touchées par son Esprit. Je ne veux pas seulement m’appeler chrétien, mais je veux aussi l’être, a dit saint Ignace d’Antioche.
(Benoît XVI, Jeudi Saint, 21 avril 2011)
« Après le Concile de Vatican II, Lourdes a joué un rôle important afin que l’on mette en place une célébration communautaire du sacrement des malades. Auparavant, ce sacrement était donné dans la chambre du malade. A la fin des années 60, on lui a octroyé une grande visibilité. En étant rassemblés, les fidèles sont pleinement membres de l’église par leurs prières, leurs offrandes. Bernadette Soubirous l’a vécu intensément. Elle avait un grand sens de la communion des saints. Elle a vécu « pour les pécheurs ». Lors des Apparitions, elle a prié « pour les pécheurs ». Elle a offert ses contrariétés, ses difficultés de vie, ses maladies « pour les pécheurs ». Spirituellement, nous pouvons agir les uns pour les autres. »
Mgr Perrier (revue LCE 2008)
« Il faudra sortir de cette vieille tentation d’imputer à Dieu la cause de la maladie ou de lui supposer quelque plan secret en vertu duquel, par la maladie, il nous ferait progresser. La souffrance n’a pas de valeur rédemptrice en elle-même. Le Christ ne nous a pas sauvés par ses souffrances et il n’a pas besoin de nos souffrances. Le Christ nous a sauvés en aimant jusqu’au bout, jusque dans les souffrances, y compris en aimant ses ennemis pourtant auteurs et acteurs de ses souffrances. Il n’y a pas d’autre valeur salvifique que l’amour ».
Christian Salenson ( Les sacrements – sept clés pour la vie ). Editions DDB
L’Onction des malades
Selon la note de la Commission épiscopale de liturgie accompagnant le rituel de l’onction des malades, le sacrement est destiné : « A ceux qui sentent la maladie s’installer dans leur chair et marquer dangereusement leur vie, – à ceux qui vont subir une opération sérieuse, – aux personnes âgées dont la santé et les forces diminuent jour après jour, – à ceux qui savent qu’aucune force humaine ne peut plus rien pour eux. » (…) Il est conseillé de se préparer à recevoir l’Onction des malades. La demande du sacrement « peut être précédée d’une réflexion de la personne intéressée avec le prêtre qui la connaît le mieux. D’autres malades ou des personnes de l’entourage peuvent aider à cette réflexion, à cette préparation. »
Dans l’épître de Saint Jacques, qui sert de base à la compréhension du sacrement, il est précisé que l’onction est donnée aux malades pour que la prière de la foi sauve le malade, que le Seigneur le soulage, et que lui soient pardonnés les péchés qu’il a commis. Chaque année, au cours de la messe « chrismale », l’évêque consacre les huiles qui seront utilisées pour la célébration de plusieurs sacrements : l’huile des malades, l’huile des catéchumènes, le Saint Chrême.
Le symbole de l’huile
Les saintes huiles renvoient au Jardin des Oliviers
Dans la Messe chrismale du Jeudi Saint, les saintes huiles sont au centre de l’action liturgique. Elles sont consacrées dans la cathédrale par l’Évêque pour toute l’année. Elles renvoient au Jardin des Oliviers, dans lequel Jésus a accepté intérieurement sa Passion. Le Jardin des Oliviers est le lieu de la Rédemption: Dieu n’a pas laissé Jésus dans la mort. Jésus vit pour toujours auprès du Père, et c’est bien pour cela qu’il est omniprésent, toujours auprès de nous. Ce double mystère du Mont des Oliviers est aussi toujours ‘actif’ dans l’huile sacramentelle de l’Église.
(Benoît XVI, Jeudi Saint, 1er avril 2010)
L’huile est signe de la bonté de Dieu qui nous touche
Dans quatre sacrements, l’huile est signe de la bonté de Dieu qui nous touche: dans le Baptême, dans la Confirmation comme Sacrement de l’Esprit Saint, dans les divers degrés du Sacrement de l’Ordre et enfin, dans l’Onction des malades, dans laquelle l’huile nous est offerte, pour ainsi dire, comme remède de Dieu – comme le remède qui, dès à présent, nous rend certains de sa bonté, doit nous fortifier et nous consoler, mais qui, en même temps, renvoie au-delà du moment de la maladie, à la guérison définitive, à la résurrection (cf. Jc 5, 14).
(Benoît XVI, Jeudi Saint, 1er avril 2010)
Dieu a oint le Christ Roi et Prêtre
L’huile, sous ses différentes formes, nous accompagne tout au long de la vie: à commencer par le catéchuménat et le Baptême jusqu’au moment où nous nous préparons à la rencontre avec le Dieu Juge et Sauveur. Enfin, la Messe chrismale, dans laquelle le signe sacramentel de l’huile nous est présenté comme langage de la création de Dieu, s’adresse de façon particulière à nous, prêtres: elle nous parle du Christ, que Dieu a oint Roi et Prêtre – de Lui qui nous rend participants de son sacerdoce, de son «onction», dans notre Ordination sacerdotale.
(Benoît XVI, Jeudi Saint, 1er avril 2010)
L’huile consacrée est signe de la miséricorde de Dieu
Dans des étymologies populaires, déjà dans l’antiquité, le mot grec ‘elaion’ – huile – s’est relié au mot ‘eleos’ – miséricorde. En réalité, dans les divers sacrements, l’huile consacrée est toujours signe de la miséricorde de Dieu. C’est pourquoi l’onction pour le sacerdoce signifie toujours aussi la charge de porter la miséricorde de Dieu aux hommes.
(Benoît XVI, Jeudi Saint, 1er avril 2010)
Témoignages
Témoin de la tendresse de Dieu
Alors même que je prenais mon inscription au pèlerinage de Lourdes Cancer Espérance, je formulais le souhait de recevoir l’onction des malades. Depuis quelque temps déjà, j’avais le désir profond d’accomplir cette démarche. Avec leurs parrains ou marraines, les pèlerins ont préparé cette Onction vécue peu après lors d’une célébration eucharistique. En nous invitant à considérer ce sacrement comme étant celui de la miséricorde et de la tendresse du Seigneur, un prêtre a eu des paroles qui m’ont fortement marqué : « N’ayez pas peur » ; « Laissez-vous toucher, envelopper par le Christ » ; « Le Christ vient vers vous personnellement » ; « Il vous pardonne tout et vous relève. »
Comment ne pas être bouleversé ? Comment ne pas se rapprocher du Christ venu nous apporter la paix et soulager nos douleurs physiques et morales ?
La cérémonie de l’onction s’est déroulée dans un climat extraordinaire de foi et d’espérance, plein d’émotion. Nombreux étaient ceux qui, comme moi, ont versé quelques larmes – larmes de regret de n’avoir pas été plus proche de celui qui venait à notre rencontre pour tout nous pardonner.
Mais aussi larmes de joie et de bonheur. Personnellement, j’ai vraiment ressenti cette joie intérieure, difficile à expliquer. Pour chacun, il s’agit d’une rencontre intime avec Dieu.
Je me souviendrai de ce climat d’amitié et de tendresse qui nous a accompagnés tout au long de la cérémonie. Geste d’attention des prêtres pour chacun au moment de l’onction.
A Lourdes, nous avons vu beaucoup de souffrances, mais il y a aussi tant d’espérance et nous y recevons tellement d’amour.
Nous remercions Dieu pour toutes ces grâces reçues personnellement et en couple durant ce pèlerinage.
Hubert (pèlerin et ami de LCE)
L’onction des malades : « L’Amour divin s’exprime dans la solidarité et la compassion que nous avons les uns pour les autres»
Eprouvée par la maladie, j’ai répondu à l’invitation de me rendre à Lourdes en pèlerinage. J’ai entendu ensuite une autre proposition : celle de recevoir le sacrement des malades. Aidée par mes amis de LCE, j’ai posé ma demande. Bernard m’a alors fait le cadeau d’être mon parrain.
Lors de la célébration, il y eut de fortes averses de pluie et de larmes. J’ai pleuré de soulagement, d’émotion, de joie aussi. Cela est difficile à expliquer. J’ai vécu un grand moment de bonheur, de grâce indescriptible. Merci Seigneur, car Tu m’as permis de percevoir de façon plus intense que nous sommes tous enfants d’un même Père. Notre compassion, notre solidarité sont source de joie, de réconfort. Elles reflètent ton Amour divin. J’ai aussi compris que j’avais besoin de Ton aide et de celle de mes frères. Tu m’as touchée sur le front et au creux de mes mains : j’avais de la valeur à Tes yeux, comme chacun de tes enfants et Tu venais me rejoindre pour me relever.
Barbara, LCE 18
Le sacrement de l’onction des malades
Titre : « Tout est reçu de Dieu »
Lors de ce sacrement, donné à la basilique souterraine, je me sentais être l’heureux bénéficiaire de la prière de vous tous, pèlerins de Corrèze. J’étais plongé dans le flot de prière de cette assemblée de 6.000 personnes. D’abord, tous les prêtres ont imposé les mains ensemble, en appelant l’Esprit Saint sur les malades. Puis un prêtre est venu à ma rencontre. Il m’a regardé avec un sourire qui m’a empli d’une lumière vivifiante. En lisant mon badge, il m’a dit : « Ah ! Jacques ! » comme s’il était content que je lui aie demandé de venir vers moi. Je reste impressionné par le souvenir de cette rencontre. Il a tracé le signe de la croix avec l’huile parfumée sur mon front, puis sur la paume de mes mains. « Par cette onction sainte, que le Seigneur… vous réconforte par la grâce de l’Esprit Saint… qu’il vous sauve et vous relève. » Il m’a donné une chaleureuse accolade. Alors, l’odeur du parfum m’a enveloppé et pénétré. J’étais très ému. J’ai dû me rasseoir. J’ai échangé avec mon épouse un sourire plein de joie. Nous nous sommes embrassés. J’ai gardé ses mains dans les miennes pour partager cette onction et ce parfum. Puis, j’ai repris le chant avec vous : « Reçois cette huile parfumée… Que l’Esprit Saint t’envoie porter tous les parfums de l’Evangile ! » Et maintenant, c’est chez moi qu’il me faut revivre ce moment, explorer son contenu et me l’approprier. Il me faut vivre ma guérison physique et intérieure. Concrètement il s’agit de porter un regard positif sur les circonstances de ma vie ; et suivre les consignes de mon médecin en ce qui concerne l’exercice physique avec, en particulier, une demi-heure de marche quotidienne. Tout est reçu de Dieu, et en même temps, tout dépend de notre coopération active. Soyons heureux de cet accompagnement que nous avons les uns pour les autres, sans oublier les absents au pèlerinage que nous portons dans nos prières et qui nous offrent leur sourire et leur amitié.
Un pèlerin LCE
2 Responses
Merci pour ces textes fondamentaux, celui-ci et celui sur le pardon. C’est très important de rappeler tout cela. Vraiment je remercie tous ceux et toutes celles qui préparent et publient ces textes. Ils vont nous aider à en parler.
Vraiment ce site est à recommander à tous! ,y compris ,nos prêtres :c’est une précieuse catéchèse!:MERCI à celui qui a publié ce commentaire!