Découvrir Lourdes
Tous les ans, au mois de septembre, l’association organise un pèlerinage à Lourdes qui, durant cinq jours, permet de se ressourcer, de prier et de témoigner de sa foi. Le pèlerinage s’adresse à tous ceux qui sont concernés par la maladie, qu’ils soient touchés personnellement ou à travers l’histoire d’un proche.
Bernadette, “la meilleure preuve de l’Apparition”
Un an après le mariage de François Soubirous et de Louise Castérot, Bernadette voit le jour le 7 janvier 1844. Elle est l’aînée d’une famille qui totalisera neuf enfants. Dès le mois de novembre, une chandelle de résine tombe sur Louise, assise au coin du feu. Elle ne peut plus nourrir Bernadette. Celle-ci est confiée à Marie Laguës, de Bartrès, qui la gardera jusqu’en avril 1846. De retour au moulin de Boly, Bernadette baigne dans un climat d’amour. Chez ses parents, l’ambiance est gaie, mais l’argent commence à manquer. Aux dix ans de Bernadette, il faut déménager.
En 1855, Lourdes est frappée par une épidémie de choléra. La santé de Bernadette, déjà fragilisée, se détériore un peu plus. Durant un an, la famille Soubirous s’installe dans un moulin à quatre kilomètres de Lourdes. Mais le constat est sans appel : il y a trop de bouches à nourrir. Durant l’hiver 1856-1857, tante Bernarde prend Bernadette chez elle.
Petite servante, elle aide à tenir la maison et le cabaret. Au début du 1857, les Soubirous vont vivre au cachot, « un bouge infect et sombre ». Il s’agit de la pièce d’une ancienne prison désaffectée. En mars 1857, la gendarmerie vient arrêter François Soubirous. Parce qu’il est pauvre, on le soupçonne d’avoir volé des sacs de farine. L’enquête se termine par un non-lieu.
En septembre, Bernadette remonte chez sa nourrice, à Bartrès. Elle est bergère et gardienne d’enfants. Douce et docile, elle nourrit un rêve : celui d’aller au catéchisme. Elle n’a pas d’instruction religieuse mais, sur la trace de ses parents, elle vit l’Evangile. En janvier 1858, elle quitte Bartrès avec l’intention de préparer sa première communion. Un mois plus tard, le 11 février 1858, elle sort du cachot avec Toinette, sa sœur, et Baloum, son amie, pour aller ramasser du bois. C’est ce jour-là que la jeune fille de quatorze ans, au regard pur, assiste à la première apparition à la grotte de Massabielle. Jusqu’au mois de juillet, elle va retrouver souvent ce lieu, où la suit une population de plus en plus nombreuse.
Soigner les malades
Le 3 juin 1858, elle fait sa première communion. A la mi-septembre, les Soubirous quittent le cachot pour une pièce plus salubre. Au cours du premier trimestre 1859, la famille s’installe au moulin Gras. La vie de Bernadette est bien remplie : elle travaille comme petite bonne d’enfants, aide à la maison, suit des leçons et répond aux visiteurs. Selon l’expression de l’abbé Pomian, elle est « la meilleure preuve de l’Apparition ».
En juillet 1860, Bernadette s’installe chez les sœurs de l’hospice. Pour la première fois de sa vie, elle va suivre une scolarité normale. Dans le même temps, elle connaît de sévères crises d’asthme. Le 28 avril 1862, elle reçoit l’Extrême Onction. En 1863, les sœurs de l’hospice l’orientent vers le soin des malades. En septembre, Bernadette rencontre Monseigneur Forcade, l’évêque de Nevers. Ce qu’elle apprécie chez les sœurs de Nevers, c’est leur discrétion à son égard.
En novembre 1864, Bernadette apprend la bonne nouvelle : Mère Joséphine Imbert, la Supérieure générale de Nevers, accepte sa candidature. En juillet 1866, Bernadette quitte Lourdes. Le 29 juillet, elle prend l’habit et s’appelle désormais Sœur Marie-Bernard.
En 1867, la Supérieure générale propose de la garder à la Maison Mère , « pour l’employer de quelque manière à l’infirmerie. » En juin 1873, Bernadette reçoit pour la troisième fois au moins le sacrement des malades. En octobre, elle est déchargée de son emploi et, en novembre, redevient simple aide-infirmière. En janvier 1874, elle partage cette fonction avec celle d’aide-sacristine.
A Julie Garros, qu’elle initie au soin des malades, elle confie : « N’oublie pas de voir Notre Seigneur dans la personne du pauvre ». Elle ajoute : « Ne te laisse jamais aller au découragement. Aime beaucoup la sainte Vierge. »A chaque instant, elle agit avec délicatesse, donnant le meilleur d’elle-même dans une foi pleinement vécue : « Quand on soigne un malade, il faut se retirer avant de recevoir un remerciement. On est suffisamment récompensé par l’honneur de lui donner des soins. »
Dès 1875, l’histoire de Bernadette va se confondre avec celle de ses maladies. En décembre 1878, elle s’alite définitivement. Elle meurt le 16 avril 1879, au couvent de Saint-Gildard, à Nevers.
Béatrice Rouquet
Photos : Philippe Cabidoche