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Les prédications de l’aumônier national

« Quand on est beau au fond de soi,

un jour ou l’autre quelqu’un le voit »

 

échos du mystère de l’Immaculée en nos vies…

Lors de la messe à la grotte...

« Dieu connaît les reins et les cœurs », dit la Bible et tous les récits bibliques montrent ces mystérieux regards de Dieu sur les personnes, qui sont des choix et des appels. On entre véritablement dans « le mystère de Dieu » en prenant conscience, en ce monde et dans notre propre vie, qu’il est d’abord un regard sur nous, un choix et un appel. Le choix de Marie est dans cette logique et le récit de l’Annonciation le met en lumière (Luc 1, 26-38). Le regard de Marie sur Bernadette est dans cette même logique : « Elle me regardait comme une personne regarde une personne ». 

Comment ne serait-il le même sur chacun d’entre nous ? « Quand on est beau au fond de soi, un jour ou l’autre quelqu’un le voit »… Car Dieu voit le monde et les personnes avec un regard positif et bienveillant. 

En ces temps incertains, tant de gens, en ce monde, crient au désespoir, au « tout est foutu », au  « rien ne sert à rien »… Alors que le regard de Dieu, comme il le fut tout au long de la Bible, est un regard d’Espérance. Sur le réalisme du dialogue de l’ange avec Marie se jouent nos propres réalités humaines jusqu’à poser des questions : « Comment cela va-t-il se faire ? ». Et sur ce réalisme-là, Dieu construit. Comme pour nous quand on nous dit que « tout n’est pas perdu », « que tout est possible ». C’est alors que tout peut se transformer en joie : « Je suis la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole…Mon âme exalte le Seigneur ». Un enjeu majeur de notre vie chrétienne tient à cette confiance qui nous est proposée sans cesse, capable de traverser les épreuves et de nous redonner la joie, à notre tour, peut-être par la médiation de LCE…

Lors de la messe en la basilique du Rosaire...

Oui, chacun de nous est vu, regardé et reconnu dans la dignité qu’il a reçue le jour de son baptême. Dieu nous voit dans la grâce qu’il a déposée en nous car il nous connaît. Quand on est beau au fond de soi, un jour ou l’autre, quelqu’un le voit, Dieu le voit. Jusqu’à aller au-delà des apparences comme ce chef dans l’évangile, qui, pour  plaider la cause de sa fille malade, oublie les convenances, son rang social et « se prosterne devant Jésus » en demandant son aide. (Matthieu 9, 18-26).

Face à ce geste fou, « Jésus se lève » ;  il honore cette demande et cette attente. Comme Jésus le fait pour la femme « malade depuis douze ans » et qui « ose  toucher son vêtement ». Jésus est vu et touché et il va voir et toucher les attentes profondes des personnes. Qui n’a pas dit un jour ou entendu : « ce que tu dis ou ce que tu fais pour moi me touche, ça me touche profondément » ? Qui ne l’a pas dit ou entendu à LCE ? Et même face à « ceux qui se moquent », tout finit par arriver, la guérison, l’espérance, le renouveau. Par la grâce du baptême en nous, Jésus vient toucher notre vie ordinaire, nos rencontres, nos soutiens, la force des sacrements… Croyons-nous que le Christ fait cela en nous ? Croyons-nous que le Christ est à l’oeuvre, envers et contre tout en nos vies et en ce monde ?…

Lors de la messe à l'Hospice de Lourdes

Tant de choses en nos vies peuvent prendre le visage de menaces pour ce que nous sommes en profondeur ! Le vendredi est ce jour à LCE où notre pèlerinage dépose le fardeau de nos maladies et de nos fautes dans les sacrements de l’onction et de la réconciliation. Et voici que l’évangile nous parle en ces termes : « Je vous le dis, ne vous souciez pas de ce que vous mangerez ou de ce qui vous vêtira, la vie vaut plus que la nourriture ou le vêtement »…

La dignité d’une personne est dans sa propre existence comme le rappelle le rite du vêtement blanc remis lors de notre baptême. Et voilà que Jésus évoque la fragilité d’un lys…Comme l’histoire de « ce roi qui fait le constat de la désolation dans son jardin. Il interroge le chêne qui se languit de ne pouvoir conserver ses feuilles en hiver comme le pin. Le pin se tourmente à son tour de ne pouvoir porter des grappes comme la vigne. Et la vigne à son tour, se juge trop petite face au chêne ou au pin. Puis le roi découvre une primevère qui paraît épanouie. Il l’interroge et s’entend dire : lorsque tu m’as semée, je pense que tu souhaitais une primevère ; si tu avais voulu un chêne, un pin ou une vigne, tu les aurais plantés. Alors je suis heureuse d’être une primevère »…Nous voici invités à voir les choses telles qu’elles sont, à vivre la Providence, la confiance, la lâcher-prise pour nous épanouir à notre place en déposant nos vies telles qu’elles sont. Comme ces religieuses qui ont traversé la France en 2CV cet été et qui ont fait de multiples rencontres dont celle d’un homme tourmenté et qui les a provoquées. Vous savez, dit l’une d’elle, « on a tous quelque chose de déglingué en nous, même les Sœurs, mais le Seigneur nous a pris comme nous sommes »…Quand on est beau au fond de soi, un jour ou l’autre quelqu’un le voit et nous accompagne…

Lors de la messe en l’église paroissiale de Bartrès...

D’une certaine façon à LCE,  nous savons que nous avons reçu « l’Espérance en héritage », à l’égal de ce qu’on donne ou lègue à ceux que l’on aime. De cet amour-là, de cette espérance-là, on comprend qu’il faut le/la partager. L’évangile commence mal (Jean 20, 19-28) avec cette « crainte des disciples » qui, après la mort de Jésus, s’enferment « par peur ». On se demande parfois, en nos vies, si c’est bien le chemin et si c’est bien nécessaire de vivre tel évènement ou telle épreuve ! 

Mais tout enfant fait l’expérience de la peur au point de se replier ou de s’enfermer lui aussi. Jésus, Lui, « traverse les portes fermées » car rien ne l’empêche de nous rejoindre. Entendons bien cela, nous serons toujours rejoints dans nos peurs par Jésus et rien ne peut l’arrêter. Car Celui qui nous rejoint est celui qui porte, comme nous, « les marques de sa Passion », comme nous portons les cicatrices de nos histoires. Et sur ce constat, Jésus promet l’Esprit Saint et envoie ses disciples : « Allez ». Parce que nous sommes faits pour renaître, habités d’une promesse et du carburant de l’Esprit Saint en nous. Bernadette a connu des étapes sur sa route et Bartrès en est une, mais rien ne l’a empêchée d’avancer. L’évangile évoque Thomas qui ne fait que nous rappeler que certains, sur le chemin de la foi, sont spontanément dans la foi et la confiance et que d’autres, plus sceptiques, ont besoin de temps : « Ne sois pas incrédule, deviens croyant ». Regardez bien vos vies et prenez conscience que peut-être nous ne serions pas là où nous sommes si la petite flamme de l’espérance ne nous avait tenus  et reliés à d’autres… Que peut-être nos faiblesses et nos peurs nous auraient été fatales sans cette petite flamme…Quand on est beau au fond de soi, un jour ou l’autre quelqu’un le voit et Dieu le voit…

6 Responses

  1. bien. en ce temps de l’Avent cela me permet de réfléchir
    aux personnes seules qui n’ont pas eu le bonheur de suivre ces moments magiques (cause sans internet )

  2. Merci Michel de nous rappeler que Dieu nous aime et que nous devons vivre dans l’Espérance er la Confiance .Bien amicalement à toi notre pasteur .

  3. Merci Père Pagès de venir réchauffer nos coeurs en cette période où la communication est mise à mal !
    Ces quelques jours de retrouvailles près de Marie nous redonnent force et courage pour accueillir encore plus le Don de Dieu et le transmettre aux plus démunis .

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