Faire le Tour de France à vélo, en reprenant le tracé de 1909, qui s’étend sur un peu plus de 5000 kilomètres : tel est le défi de Patricia Hermitte qui, partie de Grenoble le 7 juin, a fait étape à Lourdes le 24 juin jusqu’à son départ, le 26 au matin. En rémission d’un deuxième cancer, cette sportive accomplie vit désormais avec trois côtes reconstruites partiellement en titane, et un sternum en Gore-Tex. De plus, une sangle avec des agrafes lui tient la cage thoracique. Aussi a-t-elle pris, pour trois mois, le surnom de « Bionic Patricia » pour mener à bien cette aventure qui, jusqu’en septembre, la conduira sur les belles routes de l’Hexagone en 70 étapes.
Patricia aime à s’émerveiller de tout ce qu’il lui est donné de vivre : « Je roule à la fraîche. Je prends la route vers 6 heures du matin. Le jour se lève, la vie commence. A Saint-Girons, je me suis trouvée à deux mètres d’un faon, qui me regardait. Chaque soir, je rends grâce au Ciel pour ces cadeaux. J’ai l’impression que ma bonne étoile est avec moi. Tout au long de mon itinéraire, je partage des moments de grande amitié avec ceux qui m’accueillent. Dans la Bible, il est dit : ‘Demande et tu recevras’. Je n’ai jamais rien demandé et pourtant je reçois énormément. C’est très émouvant. Au début de mon parcours, j’ai été accueillie chez les parents d’une amie. Toute la famille était réunie et les enfants ont chanté sur l’air de l’Eau vive : ‘Courez, courez, jamais vous ne la rattraperez.’ Des instants comme celui-là sont précieux.»
Pour mener à bien cette aventure, Patricia bénéficie du parrainage de Jeannie Longo. Son rêve est de créer autour de son défi sportif une chaîne d’amitié, en s’attachant à susciter un élan de générosité en faveur de l’association Espoir Isère contre le Cancer. « Une cagnotte permet de financer mon Tour de France ; les fonds non utilisés seront reversés à cette association humanitaire. » Présidée par Véronique Launay, l’association AcCorDeR – autrement dit « Accompagner Coordonner Développer Réaliser » – assiste Patricia tout au long de son parcours, qu’il s’agisse de trouver un hébergement ou de tenir à jour sa page Facebook.
Faire étape dans la cité mariale s’est imposé à son esprit alors qu’elle avait dû renoncer à monter les cols pyrénéens. « J’ai pensé à Françoise, une amie qui n’a jamais pu concrétiser le vœu de venir à Lourdes. Dès mon arrivée, je me suis recueillie devant la Grotte. Le lendemain, j’ai rencontré Marie-Claude Aizpurua, présidente de Lourdes Cancer Espérance et Georges Landier, secrétaire général. Je leur ai exprimé mon souhait de participer au pèlerinage en 2015. » Sur sa page Facebook « Tour de France Bionic Patricia », cette cycliste attachante rend compte de ses étapes et de ses rencontres.
Béatrice Rouquet