Prière pour marcher et se donner le courage d’avancer.
« Marcher c’est respirer le vent, la pluie, les arbres, les fleurs et entrer en communion avec le vivant. Marcher c’est se laisser décrasser le cœur, aller au-delà de soi et y percevoir la présence de Dieu dans la solitude de la route. »
Cette année je change de dizaine, c’est l’occasion d’apporter un autre regard sur ces années à venir….. C’est décidé je vais à Lourdes à pied.
Je ne connais pas ce chemin et le but est d’arriver à Lourdes le 18 septembre en même temps que les pèlerins de LCE 22. Je calcule donc mon départ en fonction de cette date, de la distance à parcourir et du poids de mes bagages (10 kilos dans le sac à dos et 2 pour le ravitaillement journalier). Je pars donc des Sorinières près de Nantes le 16 août et malgré l’habitude, les premiers pas et les premiers jours sont toujours une redécouverte pour le corps, la tête et les pieds.
C’est un très beau chemin varié qui longe différents cours d’eau, bois, landes avec d’interminables allées sablonneuses, cultures et vignobles, fleurs et animaux. Je traverse des villages et des villes tous très différents en fonction de la région, l’austérité de St Hilaire du Palud, Surgères, Margaux et l’hôpital St Blaise avec sa splendide église mauresque qui nous invite vers le Beau.
La 1ère semaine, le corps se met en rythme puis tout devient plus facile. Je suis plus disponible à écouter, échanger le sourire qui me rappelle d’autres visages … des dons sur ma longue route vers Lourdes. Merci à ce brave papy « tout cassé » qui m’offre des tomates et des mirabelles de son jardin ; c’est sa façon de marcher à mes côtés ! Merci aussi à ces femmes qui m’offrent un café ; à Monique qui me fait découvrir un autre pèlerinage à l’Île Madame « en 1794, 254 prêtres réfractaires sont morts sur cette île dans des conditions sans nom ». Le Primat du Canada, son éminence le Cardinal Lacroix, qui accompagne cette journée m’a beaucoup touchée par ses paroles « mes bottines sont-elles proches de mes bobines ? Ou encore la panoplie du parfait chrétien ne suffit pas si le cœur est absent… », Ouf, ouf ! et toi Josette où es-tu ?
La 1ère quinzaine, je suis seule, je rencontre les premiers pèlerins à Bordeaux : Christian franco-canadien et Colette de Loudéac dans les Côtes d’Armor qui me confie une de ses amies en fin de vie.
St Jean Pied de Port : une véritable tour de Babel avec ce mélange de population hommes et femmes venus d’Asie, d’Amérique, d’Europe dont le sourire est le passeport ! De st Jean à Lourdes je croise peu de gens, à Mauléon je partage le gite avec Emilie de Caulnes près de chez moi.
J’arrive à Lourdes le samedi 17 septembre avec surprise et nostalgie du chemin parcouru et de la marche, puis en traversant le sanctuaire une grande émotion m’envahit. Je vais à la grotte remercier la Vierge et lui confier toutes les intentions reçues durant ce mois de marche. Puis chaque membre de LCE me manque … des visages défilent, vivement lundi !!!
Dimanche je suis avec Odile et Yves qui m’emmènent en montagne au lac d’Estaing, merci beaucoup pour cette transition.
Et le temps dans tout ce périple ? Peu importe le temps, soleil, pluie ou vent la seule chose que j’avais à faire était de marcher d’être attentive ou je posais mes pieds et de prier.
Être pèlerin c’est seulement se mettre en marche avec courage et chacun à son rythme avec ses motivations et ce dont je suis certaine c’est que, au retour, il y a quelque chose de changé et qui vous reste dans la tête et dans le cœur plus ou moins longtemps.
Le pèlerinage Lourdes Cancer Espérance qui a suivi ma longue marche, est une autre façon de prolonger ce chemin en restant à l’écoute de chacune et de chacun.
Proverbe du marcheur (Goethe)
« Si tu veux vivre heureux, voyage avec deux sacs : un pour donner et un pour recevoir. »
Josette LCE 22
