« La rigueur est primordiale pour préparer, deux ans à l’avance, la venue des pèlerinages et répondre, du mieux possible, aux besoins et aux attentes de leurs responsables. Il importe que chaque programme établi puisse être suivi dans les meilleures conditions. S’il faut tout anticiper, tout organiser, c’est parce que la fréquentation enregistrée pendant la saison ne laisse pas de place à l’imprévu. Pas moins de 500 pèlerinages, quelque 4 000 groupes… et, toujours, un défi à relever : celui que chacun puisse accomplir sa démarche en se sachant accueilli dans le domaine. Comment ne pas porter ce souci quand on sait qu’on enregistre, par exemple, une moyenne de 50 messes quotidiennes pendant cette période ? Si 31 sacristains, répartis dans les différents lieux de culte, sont une présence visible, le bon déroulement des célébrations ne se peut se faire que grâce au travail initial du service de la planification.
Chaque année, cette équipe de sept personnes gère environ 50 000 réservations. Pour la bonne attribution des lieux de culte ou des salles, il faut vérifier qu’il n’y ait pas de doublon. Tout est fait pour se mettre au service du pèlerin : il est notre invité.
Mon travail de coordinateur de pèlerinages m’amène aussi à présider la Commission du Calendrier. Cette commission rassemble une vingtaine d’interlocuteurs : représentants de la SNCF, des pèlerinages, des Accueils… Autant que possible nous écoutons les souhaits émis par les directeurs de pèlerinage, et nous nous calquons sur leurs dates traditionnelles. Toutefois pour choisir le moment le plus favorable, deux critères majeurs sont pris en considération : la capacité d’hébergement de 1300 malades dans les Accueils, et la prise en compte des moyens prévus pour l’acheminement des pèlerins.
L’exemple des pèlerinages irlandais est significatif : ils sont une trentaine et nombreux sont ceux qui se succèdent afin de remplir les charters à l’aller et au retour ; le cas échéant, le surcoût ne serait pas compatible avec les exigences des organisateurs. Un autre exemple est celui des TGV spéciaux, que la SNCF met à disposition… Si certains pèlerinages ont déjà réservé le nombre imparti de TGV, les autres devront opter pour une période différente afin d’en bénéficier. Quant aux pèlerinages qui choisissent le bus, on sait que le réseau autoroutier est parfois surchargé, et les dates doivent être définies en conséquence. Chaque année réserve son lot de nouveautés, comme ce sera le cas par exemple du 22 au 26 août 2015 avec le premier pèlerinage des pompiers.
J’ai la grâce de travailler à Lourdes, où l’on découvre de belles histoires quotidiennes. Si je n’en suis pas le témoin direct, elles me sont rapportées. Des pèlerins du monde entier se rendent à la cité mariale, et j’en ai pris toute la mesure quand, en 1999, j’ai commencé à travailler au Sanctuaire comme sacristain à la Grotte. Au fil des années, mes responsabilités ont évolué, et je porte toujours le souci de répondre aux attentes des pèlerins, en étant disponible et ouvert aux diverses demandes. Avec Mgr Nicolas Brouwet et le Père Horacio Brito, nous venons ainsi de répondre favorablement aux organisateurs du Pèlerinage Militaire International qui, en mai prochain, souhaitent organiser un défi sportif et faire un saut en parachute au-dessus de la prairie. D’autres fois, il s’agit d’accueillir exceptionnellement au sein du Sanctuaire un groupe de cyclistes accomplissant une démarche de foi… Comment oublier aussi la freez mob qui s’est déroulée pendant Diaconia et qui a concerné 10 000 personnes, immobiles pendant plusieurs minutes ? Quant au pèlerinage de LCE, nous accordons volontiers l’autorisation du lâcher de ballons lors de la célébration d’envoi.
J’ai un coup de cœur pour le pèlerinage de Lourdes Cancer Espérance. Je suis sensible à son histoire – pèlerinage créé par des malades pour des malades – mais aussi aux valeurs fortes qu’il véhicule. Le titre « Trente ans d’amitié et de partage » que l’on trouve sur le livret édité cette année est bien plus qu’une simple formule : cette fraternité est bel et bien à l’œuvre dans la vie de ceux qui rejoignent LCE. On voit comment les gens sont joyeux malgré l’épreuve, on perçoit le dévouement de tous ceux qui les accompagnent. Lourdes Cancer Espérance fait partie de l’histoire du Sanctuaire. Il est cher à mon cœur, tout comme d’autres moments qui se vivent ici. En avril, se déroule la Trust Mass du pèlerinage HCPT, avec des milliers d’enfants malades, des centaines de prêtres répartis dans la foule, en présence de plusieurs évêques. A Lourdes, j’aime la rencontre de tous ces pèlerins. Au fil des années, des liens forts se tissent. Nous formons une grande famille. »
Propos recueillis par Béatrice Rouquet.