
Dès les premières années du pèlerinage, Anne Favre a rejoint la grande famille LCE pour devenir, en 2006, médecin-chef du pèlerinage à la suite du docteur Lucien Massad. Au moment où elle prenait la relève, le docteur Massad lui avait dédié un message fraternel : « Pendant mes études, on nous enseignait cette qualité « sentir avec », « souffrir avec » ; dans ta profession, dans ta spécialité, cette qualité est primordiale. Savoir accueillir le malade comme il est, sans jugement, sans parti pris, sans a priori, savoir le recevoir, l’accepter, l’accompagner en lui permettant d’avancer à son rythme, à sa manière, de se confier s’il le désire … c’est la qualité que tu possèdes au plus haut point. Ta disponibilité est pour moi ta deuxième qualité. A l’Accueil, le service commence avant le pèlerinage et finit après … et exige de la part du médecin une constante attention et une surveillance sans faille. (…) L’essentiel n’est pas peut-être pas dans le résultat … il est dans ce chemin, dans ce labeur permanent, dans la confiance que tu y mets ».
Lors de l’assemblée générale LCE, Pierre Haab président a souhaité remercier celle qui est aussi vice-présidente de l’association et qui passait le relais au docteur Philippe Meunier, médecin à la retraite établi à Chinon. Anne Favre rejoint la délégation du Loiret dont elle est depuis plusieurs années le médecin.
Dès les premières années du pèlerinage, Anne Favre a rejoint la grande famille LCE pour devenir, en 2006, Médecin-Chef du pèlerinage à la suite du docteur Lucien Massad. Au moment où elle prenait la relève, le docteur Massad lui avait dédié un message fraternel : « Pendant mes études, on nous enseignait cette qualité « sentir avec », « souffrir avec » ; dans ta profession, dans ta spécialité, cette qualité est primordiale. Savoir accueillir le malade comme il est, sans jugement, sans parti pris, sans a priori, savoir le recevoir, l’accepter, l’accompagner en lui permettant d’avancer à son rythme, à sa manière, de se confier s’il le désire … c’est la qualité que tu possèdes au plus haut point. Ta disponibilité est pour moi ta deuxième qualité. A l’Accueil, le service commence avant le pèlerinage et finit après … et exige de la part du médecin une constante attention et une surveillance sans faille. (…) L’essentiel n’est pas peut-être pas dans le résultat … il est dans ce chemin, dans ce labeur permanent, dans la confiance que tu y mets ». Lors de l’assemblée générale LCE, Pierre Haab président a souhaité remercier celle qui est aussi vice-présidente de l’association et qui passait le relais au docteur Philippe Meunier, médecin à la retraite établi à Chinon. Anne Favre rejoint la délégation du Loiret dont elle est depuis plusieurs années le médecin.
A l’heure de passer le relais au docteur Philippe Meunier, quel est votre état d’esprit ? Sur quoi repose la richesse du pèlerinage de Lourdes Cancer Espérance ?
Le pèlerinage LCE a été créé pour tous ceux qui, touchés de près ou de loin par le cancer, souhaitent venir se recueillir au pied du Rocher. Rien ne remplace la présence au sein de la communauté des fidèles. Certes, on peut assister à la messe devant son poste de télévision ou de radio, on peut recevoir la communion à domicile, mais rien ne remplace un sourire sur les visages, une prière dite en commun, la chaleur de l’assemblée pendant les célébrations eucharistiques. L’an dernier, en 2024, nous étions environ 4000 pèlerins, parmi lesquels 1500 personnes malades. La plupart ont logé dans les hôtels avec leur délégation. Médecins, infirmières, hospitalières et hospitaliers ont, comme chaque année, accueilli les plus fragiles (une soixantaine, à l’Accueil Notre-Dame. On estime qu’il faut compter trois personnes aidantes autour de la personne malade. En 2024, il y avait environ 65 hospitalières (Accueil- célébrations – piscines) ; 40 hospitaliers, 30 médecins dans les délégations, et 25 infirmières, à l’Accueil et dans les hôtels. Aujourd’hui, je lance un appel pressant : nous avons besoin de renforcer et rajeunir nos équipes de bénévoles, hospitaliers et soignants. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. N’hésitez pas à venir nous rejoindre !
Vous soulignez la présence de jeunes étudiantes, qui viennent renforcer les équipes…
Le soutien d’une vingtaine de stagiaires du lycée professionnel du Puy-en-Velay est précieux. Ces jeunes d’une vingtaine d’années sont en stage dans le cadre de leur formation, en BTS sanitaire et social. Elles viennent avec leur professeur, Cyril. Elles apprennent leur métier, et participent aux missions quotidiennes, au sein de l’Accueil Notre-Dame en aidant aux toilettes des personnes malades, pour le service des repas, etc…. D’autres lycéennes, environ une centaine, sont aussi accueillies au sein du pèlerinage LCE. Elles sont élèves en première au lycée Notre-Dame de Galaure dans la Drôme et viennent avec leur aumônier. Elles rejoignent les délégations dans les hôtels pour aider au roulage des personnes en fauteuil.
Le Covid a-t-il eu un impact sur la fréquentation du pèlerinage ?
Le Covid a réveillé certaines inquiétudes. Parmi les personnes âgées, certaines prennent plus de précaution. Elles hésitent à voyager en groupe. Il y a d’autres facteurs qui expliquent que la fréquentation ait baissé, notamment celui du coût : un pèlerinage coûte cher. Le Covid ne nous a pas empêchés de prier mais de nous déplacer. Aujourd’hui, je serais heureuse si le pèlerinage accueillait plus encore de malades. Ils en ont besoin ! Nous ne sommes pas connus partout. Et pourtant, si l’information circulait davantage, je suis sûre que nous pourrions faire découvrir Lourdes à bien d’autres pèlerins. Mais Il ne s’agit pas de faire un concours pour savoir si nous allons être plus nombreux.
Tout mettre en œuvre pour faire connaître LCE, c’est tout simplement apporter du bonheur à des personnes éprouvées, fatiguées, isolées… les aider, en venant à Lourdes, à sortir de leur isolement, à reprendre des forces. Je voudrais vraiment saluer le travail des délégués, qui font tout, tout au long de l’année, pour rompre l’isolement des personnes malades. Ils ne laissent personne de côté, organisent des journées d’amitié, assurent une présence téléphonique… C’est le cœur battant de LCE. N’oublions pas le travail remarquable des médecins et des infirmières dans les délégations pour fournir des dossiers médicaux complets. De tout ce travail de préparation du pèlerinage découle la qualité de l’accueil des pèlerins à leur arrivée à Lourdes. Là aussi, nous aurions besoin du soutien de médecins et d’infirmières plus jeunes qui souhaiteraient s’engager. Je voudrais remercier de façon particulière le docteur Philippe Meunier qui prend ma relève comme Médecin-Responsable du pèlerinage. Lors de l’assemblée générale 2025, je lui ai remis un cadeau symbolique : un relais de course et mon sac à dos et deux coussins pour s’asseoir à la basilique saint Pie X, puisqu’il vient accompagné d’Isabelle, son épouse déléguée en Touraine. Je ne lui ai surtout pas transmis un guide pour apprendre à devenir Médecin-Responsable. Il a son propre charisme, et il est au service des pèlerins, tout comme nous le sommes tous, bénévoles et employés. A l’Accueil, l’accompagnement est adapté aux besoins de chaque pèlerin, et l’équipe est prête pour accueillir toute personne qui aura besoin de soins spécifiques quelle que soit sa fragilité. Nous savons que venir à Lourdes peut relever des souhaits parmi les plus forts quand on est sur le point d’achever son pèlerinage terrestre. Au sein de LCE, chacun à notre place, nous sommes tous au service. Notre plus grande joie, c’est de voir une petite lumière qui commence à briller dans les yeux des personnes malades parce qu’elles se sentent aimées, attendues, considérées.
Propos recueillis par Béatrice Rouquet