«Quand on est beau au fond de soi, un jour ou l’autre, quelqu’un le voit.»
Une histoire de regards
Eléments de la retraite pour préparer son cœur à ce que Dieu rendra possible, si chacun le veut bien.
Après le « pèlerinage virtuel » que nous avons eu à cœur de vous proposer « comme un clin d’œil » et pour garder le lien en temps de pandémie, je vous invite à réfléchir sur le thème pastoral du sanctuaire qui présente le mystère de Marie « dans son Immaculée Conception » comme la Vierge s’est nommée elle-même en rencontrant Bernadette, le 25 mars 1858, à la Grotte de Massabielle.
Nous aborderons ce thème de « l’Immaculée » par une formule qui, à la suite de Marie, veut interpeller chacun dans le regard que Dieu a sur lui : « Quand on est beau au fond de soi, un jour ou l’autre quelqu’un le voit »…
« Le mystérieux regard de Dieu sur Marie » qui la voit et la sait « belle » au sens le plus noble qui soit.
Belle comme sa disponibilité au projet de Dieu et cela pour le bien de tous. Oui, Marie est « choisie » pour sceller l’Alliance en la venue du Rédempteur qui réconcilie Dieu et notre humanité blessée par le péché. Ainsi viendront un nouveau ciel et une nouvelle terre. C’est le Royaume promis par Dieu qui a vu en elle, depuis toujours et d’une façon particulière, cette capacité à accueillir le mystère d’un monde où le Fils vient « chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19, 10). Son « privilège » tient à ce que dit la liturgie pour la fête de l’Immaculée : « Seigneur tu as préparé à ton Fils une demeure digne de lui par la conception immaculée de Marie… Accorde-nous à l’intercession de cette Mère très pure, de parvenir jusqu’à toi, purifiés, nous aussi, de tout mal ». Vous qui aimez Notre-Dame de Lourdes, prenez le temps de la prier, de la contempler, de l’invoquer et de vous confier à elle… « Marie n’est-elle pas le trésor de Dieu ? Partout où elle se trouve, se trouve le coeur de Dieu », disait saint Bernard.
Statue de la Vierge que priait Sœur Marie-Bernard au couvent Saint Gildard de Nevers.
Photo P. Cabidoche (D.R.)
Nous interroger sur le « mystérieux regard de Dieu sur chacun de nous »…
Je voudrais vous inviter à prendre conscience d’une « certaine beauté intérieure » que Dieu voit en chacun de nous et qu’il nous invite à voir chez les autres si nous acceptons d’aller au-delà des apparences et du péché. Le vrai signe que l’on a été touché par la Parole de Dieu tient à cette capacité que l’on a à aimer et à changer pour aimer. Aimer Dieu, aimer l’autre et nous aimer nous-mêmes. Le regard de Dieu sur nous et le monde, est un appel qui a vocation à prendre chair et réalité en nous ! La « vie spirituelle » c’est la possibilité de respirer librement, de nous renouveler intérieurement « en aspirant du neuf et en expirant ce qui est vieilli et usé ». Comme un « second souffle » lorsqu’il nous arrive d’être essoufflés, dégonflés de nos rêves, de nos projets, comme « à bout de souffle »…Et ce que Dieu regarde d’abord et touche, c’est le cœur, l’intérieur, la source, la zone de notre liberté. Car le cœur c’est le lieu symbolique de notre liberté et de nos valeurs, le siège de ce que à quoi nous tenons par-delà les soucis et les épreuves, le point d’ancrage de nos confiances et de nos croyances. Puis Dieu intervient sur le souffle, l’énergie qui nous anime, la respiration au sens le plus fort, celle qui nous dilate le cœur. Alors nous sommes comme portés en avant, réorientés, vus autrement et nous l’acceptons. Le spirituel nous renvoie à la vie selon l’Esprit, à la vie du baptisé qui répond à sa vocation et passe réellement, et à longueur de vie, du vieil homme à l’homme nouveau….Comment vivons-nous cela ?
La Bible toute entière propose ces « regards » de Dieu comme « un appel à l’existence »…
Curieusement ce regard et cet appel nous sont difficiles à percevoir et à entendre, à l’inverse de Marie, elle, toute disponible. Lisons ce récit du Livre de la Genèse chapitres 1 et 2 comme une illustration de cette conviction. La Bible enseigne et révèle à l’homme le regard qui est sur lui et l’appel qui veut le guider.
Je vous invite à prendre conscience de l’acte créateur qui vous a appelés à l’existence en touchant votre cœur et en vous appelant à vivre de son souffle. Nous devons faire avec cette faiblesse de l’homme « issu de la poussière » qui porte la peur de souffrir et de la mort et en même temps une dignité, capable de sagesse et d’immortalité. Le texte biblique dit que l’homme est placé « dans un jardin », ce qui nous situe dans notre vie réelle, au regard de ce qui nous est nécessaire : la nourriture, le travail – nécessaire à notre épanouissement – et les animaux ; la création toute entière nous est confiée. Enfin le texte biblique évoque la relation homme/femme et leur fécondité comme aussi les relations parents/enfants, entre frères et la relation fraternelle, car nous sommes situés dans ces dimensions de l’amour ; conjugal, paternel et filial, puis fraternel. Voilà comment nous sommes invités à « nous comprendre » et à nous réaliser ! Une « histoire de regards assumés » et enfin compris.
Nous avons une identité particulière et elle nous a été donnée au baptême…
Elle manifeste et confirme l’appel et le regard de Dieu « en Jésus » qui « n’est pas venu pour abolir mais accomplir la loi et ce qu’ont annoncé les prophètes » (Matthieu 5, 17). Mais c’est comme si cela n’était pas de l’ordre du réel, sans conséquences pour les regards et les appels en nos vies ! De quels regards sommes-nous porteurs et donc capables de transmettre à notre tour ? La spiritualité propose toujours un chemin pour aller à Dieu, un chemin pour découvrir Dieu, qui, d’une étape à une autre, ouvre nos vies et nos regards, fixés sur Jésus qui est « le chemin » (Jean 14, 6). Notre baptême nous a placés sur ce chemin-là et pas un autre, sur lequel nous avons vocation à marcher et à grandir. Je vous invite à vous interroger. Ce chemin est le signe d’un regard qui est sur nous et qui nous interpelle sans cesse. Sommes-nous si sûrs d’en avoir pris conscience ? Et puis ce regard de Dieu nous invite à reconnaître les signes qu’Il nous fait, dans la présence de ceux qui nous ont aidés, qui nous ont apporté un soutien et de la reconnaissance. Des cœurs se sont ouverts à vous et le vôtre aussi s’est ouvert. C’est ce regard compris et reçu qui a suscité en nous le désir de donner à notre tour, de regarder à notre tour « autrement ». Car le serviteur donne et redonne ce qu’il a reçu et compris un jour. Etre serviteur, c’est laisser passer ce qui nous a touchés sans le retenir pour soi. C’est toute la mission de l’Eglise à laquelle nous avons été appelés. Le Christ veut toucher toutes les situations qui fragilisent pour les appeler à sa vie ! Y croyons-nous ?
Nous nous heurtons à nos fragilités, à nos peurs, à celles des autres, et parfois, nous n’avançons plus…
Il importe alors de prendre conscience de ce qui nous empêche de donner à notre vie et à nos engagements, une profondeur, une envergure. Tôt ou tard il faut « descendre en soi-même » mais au niveau de nos désirs, pour les replacer dans un horizon de foi. En cela nous leur permettrons de respirer, de se libérer pour enfin être emplis d’action de grâces. Je voudrais vous inviter à cela, en explorant vos peurs… Peur de la souffrance, peur de la maladie, peur de la mort, peur d’être seul, peur d’être abandonné, rejeté, peur d’être envahi, possédé, peur du néant…et cette peur fondamentale de ne rien valoir et de ne pas se sentir aimé et capable d’aimer ! Elle est finement décrite au début de la Bible quand Dieu demande à Adam : « Où es-tu ? Celui-ci répond : « j’ai entendu ta voix dans le jardin, j’ai eu peur à cause de ma nudité et je me suis caché » (Genèse chapitre 3). Je vous invite à faire une brève relecture biblique :
1-« J’ai entendu ta voix dans le jardin » Peut-être ai-je entendu la voix de Dieu comme la voix de quelqu’un qui me soumettait à des exigences et à des attentes trop fortes pour moi, comme quelqu’un qui me révélait mes limites et mes faiblesses ?
2-« J’ai eu peur de ma nudité ». Je suis un être fini, vulnérable et fragile, c’est cela ma nudité. Je ne puis l’accueillir et l’assumer qu’en présence d’un regard d’amour et de confiance. Peut-être la voix de Dieu m’est d’abord apparue comme celle de quelqu’un qui me surveillait et voulait me prendre en défaut ?
3-« Je me suis caché ». « On ne m’a pas assez montré ma valeur » ai-je entendu. Peut-être n’a-t-on pas regardé ma propre richesse, mes propres capacités et il en a résulté un manque de foi en moi-même, avec la conséquence de la compétition qui m’a poussé à revêtir des masques, à jouer des rôles ?
Et pourtant, la fragilité assumée est une chance pour la vie, quand elle est vécue sous le regard de Dieu ! La fragilité ouvre à « la vie intérieure », une vie plus riche à raison des relations qu’elle permet de tisser. La vie est aussi volonté, dynamisme vital, d’abord tentée par « l’esprit mondain du succès » puis conduit à « l’esprit de charité ». Je vous invite à vous laisser éclairer par les mots de sainte Thérèse de Lisieux, emportée à l’âge de 24 ans par la tuberculose… Dans l’espace intérieur où elle éprouve sa maladie, elle entre au cœur de la vocation chrétienne et bouscule sa façon de voir. Désormais, elle « s’assoit à la table des pécheurs ». Jésus nous invite à être bienveillant envers les personnes qui souffrent car leur fragilité appelle une action essentielle : celle de la prise en compte de la personne pour elle-même, pour sa fécondité et non pour une quelconque efficacité selon nos vues humaines….Le Dieu des chrétiens vient au cœur de nos fragilités, sans dominer. « Seul le Dieu des chrétiens entre personnellement dans l’histoire en se faisant homme et y souffrir » (Benoît XVI Spe salvi/L’Espérance 36). Saint Paul évoque la souffrance de la création et des hommes. Il écrit « L’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse » (Romains 8, 22-26 ! De là peut jaillir la capacité de dire à Dieu « Père » selon l’invitation de Jésus. Et si c’était cela, le regard qui nous concernait jusque dans nos faiblesses, nos défis et nos fragilités ? Un regard qui nous fait « fils et filles de Dieu », « enfants de Dieu » ? Un regard qui nous invite à le porter sur les autres avec plus de confiance.
Thérèse de Lisieux s’assied à la table des pécheurs
« Dès mon enfance il est vrai, je sais que le pays où je suis n’est pas ma patrie, qu’il en est un autre vers lequel je dois sans cesse aspirer. Ce n’est pas une histoire inventée par un habitant du triste pays où je suis, c’est une réalité certaine car le Roi de la patrie au brillant soleil est venu vivre trente-trois ans dans le pays des ténèbres, hélas ! les ténèbres n’ont point compris que ce Divin Roi était la lumière du monde…
Mais, Seigneur, votre enfant l’a comprise votre divine lumière, elle vous demande pardon pour ses frères, elle accepte de manger aussi longtemps que vous le voudrez le pain de la douleur Ps 127,2 et ne veut point se lever de cette table remplie d’amertume où mangent les pauvres pécheurs avant le jour que vous avez marqué… Mais aussi ne peut-elle pas dire en son nom, au nom de ses frères : Ayez pitié de nous Seigneur, car nous sommes de pauvres pécheurs !… Mt 9,10-11 Lc 18,13 Oh ! Seigneur, renvoyez-nous justifiés… Que tous ceux qui ne sont point éclairés du lumineux flambeau de la Foi le voient luire enfin… Ô Jésus, s’il faut que la table souillée par eux soit purifiée par une âme qui vous aime, je veux bien y manger seule le pain de l’épreuve jusqu’à ce qu’il vous plaise de m’introduire dans votre lumineux royaume. La seule grâce que je vous demande c’est de ne jamais vous offenser ! »
Thérèse de Lisieux
« Dès mon enfance il est vrai, je sais que le pays où je suis n’est pas ma patrie, qu’il en est un autre vers lequel je dois sans cesse aspirer. Ce n’est pas une histoire inventée par un habitant du triste pays où je suis, c’est une réalité certaine car le Roi de la patrie au brillant soleil est venu vivre trente-trois ans dans le pays des ténèbres, hélas ! les ténèbres n’ont point compris que ce Divin Roi était la lumière du monde…
Mais, Seigneur, votre enfant l’a comprise votre divine lumière, elle vous demande pardon pour ses frères, elle accepte de manger aussi longtemps que vous le voudrez le pain de la douleur Ps 127,2 et ne veut point se lever de cette table remplie d’amertume où mangent les pauvres pécheurs avant le jour que vous avez marqué… Mais aussi ne peut-elle pas dire en son nom, au nom de ses frères : Ayez pitié de nous Seigneur, car nous sommes de pauvres pécheurs !… Mt 9,10-11 Lc 18,13 Oh ! Seigneur, renvoyez-nous justifiés… Que tous ceux qui ne sont point éclairés du lumineux flambeau de la Foi le voient luire enfin… Ô Jésus, s’il faut que la table souillée par eux soit purifiée par une âme qui vous aime, je veux bien y manger seule le pain de l’épreuve jusqu’à ce qu’il vous plaise de m’introduire dans votre lumineux royaume. La seule grâce que je vous demande c’est de ne jamais vous offenser ! »
Thérèse de Lisieux
Pour Dieu, « rien n’est jamais perdu ni inutile »…
Le pape Jean Paul II a évoqué « la grandeur de l’homme comme celle d’être appelé par quelqu’un qui lui fait prendre conscience qu’il existe quand il est appelé par son nom ». « Mystérieusement la dépendance par rapport à cette personne est l’une des caractéristiques de cette dignité. C’est d’ailleurs ce qui est insupportable dans une société où l’on prône l’indépendance avec son lot de frustrations lorsque l’on ne se sent appelé ou regardé par personne »… (Jean Paul II – 25 août 1993).
Le pape François dans un message pour les vocations dans l’Eglise écrivait : « L’appel du Seigneur n’est pas une ingérence de Dieu dans notre liberté, ce n’est pas non plus une cage ou un poids qui nous est mis sur le dos. C’est au contraire l’initiative amoureuse avec laquelle Dieu vient à notre rencontre et nous invite à entrer dans un grand projet dont il veut nous rendre participants, visant l’horizon d’une mer plus vaste et d’une pêche surabondante…Le Seigneur ne veut pas que nous nous résignions à vivre au jour le jour en pensant que, au fond, il n’y a rien pour quoi il vaille la peine de s’engager avec passion…Si quelque fois il nous fait expérimenter une ‘pêche miraculeuse’ c’est parce qu’il veut nous faire découvrir que chacun est appelé à quelque chose de grand et que la vie ne doit pas rester empêtrée dans les filets du non-sens et de ce qui anesthésie le cœur »… (56e journée mondiale de prière pour les vocations – 12 mai 2019).
Surprenante histoire des hommes qui se sont mis en route par « un regard » ou un appel ! Peut-être la vôtre ? Mais le mystère de Dieu n’est-il pas de se manifester de façon singulière, inattendue, y compris dans nos fragilités ? Qu’est-ce donc qui nous met en route, sinon « un signe » suffisamment « parlant » pour qu’il éveille nos capacités à nous décentrer et à avancer encore ? Sommes-nous attentifs à ce signe personnel qui nous appelle et nous met en route tous les jours de notre vie ? Il y a de la joie à être regardé, appelé, à appartenir à un peuple, une famille, une promesse qui a vocation à s’épanouir en vie éternelle. L’Evangile est une qualité de la parole quand elle s’adresse à quelqu’un pour lui dire qu’il est possible d’exister autrement. En ce sens le Christ est notre contemporain par notre acte de foi en lui, qui nous dynamise, qui nous retourne, qui nous invite à voir notre vie autrement et à nous en réjouir.
Méditation proposée par le Père Michel Pagès, aumônier national LCE
2 Responses
Cette méditation m.a bouleversée Depuis le carême 2020 avec les confinements je suis dans un autre monde et ma Vie Spirituelle a été enrichie Chaque jour il y a un Signe très fort qui me permet de avancer plus loin toujours plus loin A la grotte de Lourdes je suis présenté le plus souvent possible à la Messe de 10h et au Chapelet de 15h30 Je sens Cette Présence tout au fond de moi Merci pour votre PRÉSENCE et le Réconfort pendant ce temps difficile La Solitude est plus douce
… » le Regard de Dieu sur le Monde et sur nous est un appel qui a vocation à prendre Chair et Réalité en nous … » ;
» …La spiritualité propose toujours un chemin pour aller à Dieu, un chemin pour découvrir Dieu, qui, d’une étape à une autre, ouvre nos vies et nos regards, fixés sur Jésus qui est « le chemin » (Jean 14, 6). Notre baptême nous a placés sur ce chemin-là et pas un autre, sur lequel nous avons vocation à marcher et à grandir. » ;
» … Et puis ce regard de Dieu nous invite à reconnaître les signes qu’Il nous fait, dans la présence de ceux qui nous ont aidés, qui nous ont apporté un soutien et de la reconnaissance. Des cœurs se sont ouverts à vous et le vôtre aussi s’est ouvert. » ;
» … C’est ce regard compris et reçu qui a suscité en nous le désir de donner à notre tour, de regarder à notre tour « autrement ». Car le serviteur donne et redonne ce qu’il a reçu et compris un jour. Etre serviteur, c’est laisser passer ce qui nous a touchés sans le retenir pour soi. » ;
» …Surprenante histoire des hommes qui se sont mis en route par « un regard » ou un appel ! Peut-être la vôtre ? … » ;
» … Qu’est-ce donc qui nous met en route, sinon « un signe » suffisamment « parlant » pour qu’il éveille nos capacités à nous décentrer et à avancer encore ? … » ;
» … Il y a de la joie à être regardé, appelé, à appartenir à un peuple, une famille, une promesse qui a vocation à s’épanouir en vie éternelle… »
.. Voilà. Pour avoir mis ici en exergue certains des passages de celle-ci qui résonnent le plus en moi à la lumière de mon expérience au sein de LCE, cette méditation ne semble-t-elle pas justement traduire, comme en reflet d’ un miroir, ce qui un jour a pu nous être adressé comme appel, dont nous ayons su prendre et saisir Conscience alors, et qui a pu nous guider dans la démarche de nous mettre en service, en Don et Joie du Service, par notre initiative et lueur « d’ Esprit » à nous mettre en Chemin sur la voie –( entre autres voies en notre Vie et Existence )– de » Lourdes Cancer Espérance » ? ! ? …